Carnets de voyage (1848-1866) de François Bonhommé (1809-1881)

«C’est en visitant la bibliothèque universitaire du Creusot que Gaëlle Régnier et Florence Duhaut, de la médiathèque Pablo Neruda d’Épinac sont tombées sous le charme de cette exposition consacrée aux carnets de voyage du peintre François Bonhommé (1809-1881), conçue par l’Écomusée du Creusot. Elles y ont été d’autant plus sensibles que le thème de l’exposition était en parfaite adéquation avec le passé minier et industriel d’Épinac.

D’où ce projet d’exposition « dé-centralisée » pendant tout le mois de septembre à la médiathèque d’Épinac, lieu de transmission par excellence de l’histoire, notamment locale, à travers l’art pictural, les gravures et les dessins qui composent ses collections. En ce sens, elles sont convaincues que cette initiative est une valorisation du patrimoine local, industriel et minier.

L’exposition consiste en 25 reproductions photographiques et se présente en deux parties, la première consacrée aux paysages, l’autre à ces soldats de l’industrie, des gravures d’une extrême précision qui décrivent parfaitement la façon de travailler d’alors. L’art s’illustre ici comme moyen d’éducation en association avec la technique et l’histoire, comme en témoignent aussi les superbes photographies de Mathilde Dehayes qui illustrent l’ouvrage L’Or noir ou la vie au temps de la mine dans la vallée de la Drée par Chantal Pitelet.

François Bonhommé (1809-1881)

Né à Paris, originaire d’un milieu modeste, il entre à l’école des Beaux-Arts en 1828 ; il travaille à l’atelier d’Horace Vernet et à celui de Paul Delaroche. En 1837 il réalise des dessins et peintures des forges d’Abainville et affirme un intérêt pour les sujets industriels. Boigues, responsable des forges de Fourchambault, homme politique, fondateur du futur Comité des forges et beau-père d’Adolphe Schneider, cherche un peintre pour représenter son usine. Il s’adresse à Delaroche qui lui conseille Bonhommé. Après les forges d’Abainville et de Fourchambault, Bonhommé commence à mériter son surnom : « le forgeron ».

Ses peintures sont régulièrement présentes aux Salons et parfois aux expositions universelles. Bien que des critiques louent la modernité des sujets, le public est peu réceptif à ce regard novateur. Bonhommé a affiché des convictions républicaines. Il participe en combattant aux journées de juillet 1848 et restera toute sa vie sensible aux conditions de vie des ouvriers dont il réalise de nombreux dessins pour un ouvrage, Les Soldats de l’industrie, qui restera inachevé. Proche des idées des saint-simoniens il croit au progrès, comme certains des industriels pour lesquels il travaille.

Un pionnier de la représentation de l’industrie

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Court extrait d’un article paru dans Vents du Morvan n° 57. Si vous désirez vous procurer ce numéro, cliquez ici ou bien abonnez-vous à Vents du Morvan.

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