Le monument aux morts d’Asquins

Une érection contestée

L’édification d’un monument commémorant une victoire militaire remonte à la plus haute antiquité. Les Romains élevaient des arcs de triomphe consacrés à un consul victorieux puis à un empereur pour glorifier et pérenniser le souvenir de ses conquêtes. Napoléon 1er élèvera deux arcs de triomphe à Paris.

Dans le département de l’Yonne, le premier monument commémorant une guerre victorieuse fut élevé dans le cimetière de Villiers-saint-Benoît en1859 après la guerre de Crimée. Après la défaite de 1870, que nous avons perdue, ce n’est plus la victoire qui est commémorée, mais l’héroïsme des défenseurs dont le sacrifice tint lieu de victoire. Des monuments furent construits longtemps après, le plus souvent à la fin du siècle et même au cours de la première décennie. La guerre de 1914 mettra aux prises de nombreux états, jamais la puissance de feu n’avait été aussi grande, jamais la guerre n’avait fait autant de victimes.

Après cette guerre, on a commémoré les victimes dans tous les pays belligérants, sauf chez les vaincus où l’amertume de la défaite s’ajoutera à celle des pertes subies.

Dans ce département, essentiellement rural en 1914, les survivants profondément marqués par cette guerre qu’ils avaient gagnée, mais à quel prix, qui fut la plus meurtrière jamais subie, où tant des leurs avaient péri (16,5 % des mobilisés), voulurent garder un lieu de mémoire où le souvenir serait gravé dans la pierre, avec le nom de leurs camarades. Le monument serait près d’eux, érigé dans le village où ces paysans, fantassins de la guerre de tranchées, avaient vécu avant d’aller mourir à la guerre.

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Extrait d’un article paru dans Vents du Morvan 55. Si vous désirez vous procurer ce numéro, cliquez ici. Vous pouvez également vous abonner ici.

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