Le chauffage au bois déchiqueté

[quote style= »boxed » float= »left »]Cette méthode de chauffage est apparue assez tardivement en France.[/quote]

Suite aux crises pétrolières des années 1970, nous nous sommes rendus compte combien nous étions devenus dépendants des ressources d’énergies fossiles ou nucléaires épuisables à moyen terme (pétrole notamment) et coûteuses à maints points de vue. De plus l’impact environnemental négatif et les catastrophes écologiques liées directement à ces moyens de productions d’énergie etaient tels que certains ont fini par se questionner : pourquoi ne pas utiliser ce que nous avons à portée de main, de façon plus intelligente ?

La France est un des pays européens le plus riche en forêts. Dans le Morvan, celles-ci couvrent en moyenne 40% de la surface des communes, voire 75 % pour certaines ! Rappelons que le Morvan a assuré du XVIe au début XXe  le chauffage de la ville de Paris par la voie du flottage de bois. Certes, il n’est pas facile pour tout le monde de nos jours, et particulièrement en ville, de se chauffer comme antan. Il fallait donc améliorer cette méthode, de façon à proposer un chauffage automatisé au bois aussi simple d’emploi que le fuel, sans manutention physique et le plus autonome possible.

Le chauffage à plaquettes présente plusieurs avantages

  • A la différence du chauffage à bûches de bois, on peut utiliser toutes les essences d’arbres sans distinction : tremble, saule, verne, charme… et même les résineux qui ont un fort pouvoir calorifique ; (éviter le platane seul, car il contient beaucoup de silice, donc production de mâchefer).
  • Le second avantage et non le moindre, est qu’il permet d’utiliser également et de façon non restrictive ce qu’on appelle les sous-produits :
    • les déchets résultants de la transformation du bois issus des scieries et menuiseries (sciures, copeaux) ;
    • les palettes, caisses, cagettes ;
    • les branchages issus du défrichage, cimes des arbres…
  • Il est possible d’utiliser du bois contenant un fort taux d’humidité. En effet, l’approvisionnement en plaquettes découle généralement d’un processus commençant par l’abattage des arbres, puis se poursuit par le façonnage, le débardage, le déchiquetage et enfin le transfert par véhicule pour stocker celles-ci.
    Le déchiquetage peut intervenir à deux moments : soit on laisse sécher le bois sur le chantier avant de le déchiqueter, soit on déchiquète le bois frais, et on laisse ensuite les plaquettes sécher sous abri. La première solution est préférable, car le bois coupé en fin d’hiver et déchiqueté en septembre après un été passé dans un endroit aéré et ensoleillé a un taux d’humidité de 30 à 35%.
    Après déchiquetage et quelques mois sous abri, le taux d’humidité descend autour de 20%.
    Quant au bois vert déchiqueté, son taux d’humidité est d’environ 50%. Cette dernière diminue rapidement au stockage du fait des fermentations qui échauffent le tas. Après quelques mois sous abri, on obtient alors un taux d’humidité légèrement plus élevé, allant de 20 à 25%.
    Plus le bois est sec, moins on consomme, ce qui privilégie la première solution.
    Mais après avoir constaté la forte chute d’humidité lors du stockage, la deuxième solution est également envisageable.
  • Èconomiquement, le prix de la matière première (plaquettes) est très intéressant : 20 à 27€ TTC le MAP. Le MAP (Mètre cube Apparent de Plaquettes) est la dénomination que l’on donne pour un volume de plaquettes. Concrètement, un stère de bois fournit 1,2 à 1,5 MAP (en fonction de l’essence et du type de bois).

Avantages liés à notre environnement

Ècologiquement, c’est une énérgie renouvelable et propre, que nous avons à portée de mains, et qu’il suffit d’apprendre à entretenir et renouveler. Il faut savoir également que l’utilisation de bois dans les chaufferies limite l’augmentation de l’effet de serre. En effet, la quantité de CO2 – dioxyde de carbone- émise par le bois en décomposition ou lors de sa combustion est équivalente à celle absorbée par les arbres en croissance. Nous avons donc une pollution neutre.

Enfin, d’après une étude de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), cette source d’énergie génère trois à quatre fois plus d’emplois que les autres (fioul, gaz, charbon).

Les points faibles

Il est nécessaire d’avoir un espace assez vaste et proche de la chaufferie pour aménager un silo dans lequel seront emmagasinées les plaquettes, et prévoir un accès facile pour les engins de livraison.

Le coût de l’installation de la chaudière est en moyenne trois fois plus élevée qu’une chaudière classique. Coût que l’on rentabilise bien évidement avec le temps.